Des membres du gouvernement ont animé, mercredi, une conférence de presse au cours de laquelle ils sont revenus sur les points saillants du conseil des ministres. Il s’agit du ministre de l’Education nationale, de la Formation technique et de la Réforme, M. Mohamed Lemine Ould Eyih, du ministre des Affaires économiques et de la Promotion des Secteurs productifs, M. Ousmane Mamoudou Kane et du ministre de l’Emploi, de la Jeunesse et des Sports, M. Taleb Ould Sid’Ahmed.
Dans son mot introductif, le ministre de l’Education nationale a indiqué que le Conseil a examiné et approuvé plusieurs projets de lois, de décrets et des communications, dont un projet portant sur le règlement définitif du budget de 2019, un projet de décret portant création d’un établissement public à caractère administratif pour la promotion des investissements en Mauritanie et, enfin, une communication sur le report de l’ouverture des salles de classe.
Prenant la parole à son tour, le ministre des Affaires économiques a présenté les grandes lignes du projet de décret portant sur la création d’une agence pour la promotion des investissements en Mauritanie (APIM). D’emblée, le ministre a rappelé que le gouvernement considère que le secteur privé, aussi bien national qu’international, est un facteur essentiel dans sa stratégie de croissance durable et inclusive.
Ainsi, il estime que la direction générale de la promotion des investissements privés a effectué un travail important et obtenu des résultats intéressants, notamment le classement de la Mauritanie au Doing Business, la baisse des coûts et la réduction des délais de création d’entreprises.
Mais les structures existantes, malgré le travail accompli, « manquent de ressources humaines, de moyens matériels et, surtout, une approche de ciblage des investissements directs étrangers. Il y a également une insuffisance du « suivi des agréments accordés, des investissements réalisés et de l’évaluation pour en tirer des leçons utiles pour l’avenir », constate le ministre.
Le gouvernement considère que le pays dispose de ressources et de potentialités justifiant plus d’investissements, d’où la création de l’APIM. Elle aura essentiellement pour mission de « vendre la destination Mauritanie comme étant un pays réceptacle d’investissements étrangers », souligne le ministre. Et de poursuivre, « l’APIM sera aussi en charge d’identifier des projets, des investissements et des partenaires pour les réaliser ».
Par ailleurs, il a souligné que l’APIM « continuera à faire le travail du guichet unique, à savoir: faciliter l’enregistrement et la réalisation de projets, tout en allant un peu plus loin ». Ainsi, le guichet unique nouvelle version, « accompagnera les investisseurs dans leur installation, la réalisation effective de leurs projets», en ayant la responsabilité de « faire le suivi des investissements effectués » dans le pays, afin qu’ils perdurent, précise le ministre.
Il a tenu à rassurer sur le fait que l’agence vient faciliter le travail des investisseurs. « Nous voyons tous les jours de potentiels investisseurs nous visiter, nous faire part de leurs envies d’explorer les possibilités de réaliser des projets importants dans le pays. Mais, nous devons disposer des structures administratives requises pour les accompagner et être dans une démarche de prospection aussi», estime le ministre.
A la fin de sa présentation, le ministre a répondu à une question relative à la capacité de la Mauritanie à mobiliser les fonds nécessaires pour acquérir les vaccins contre le Covid-19, indiquant que des discussions avancées sont en cours avec les partenaires, notamment la Banque Mondiale.
De son côté, le ministre des Finances a exposé le projet de loi portant règlement du budget de l’Etat pour l’année 2019. Il s’agit, selon lui, d’une opportunité pour le gouvernement, de réaffirmer la gestion transparente des deniers publics en vue d’améliorer la bonne gouvernance.
Au cours de son intervention, le ministre a souligné que l’exécution du budget 2019 a occasionné un excédent de 11 milliards d’ouguiyas (MRU). Cette somme a, selon lui, largement contribué au paiement d’une partie de la dette extérieure, à raison d’un montant de 6,6 milliards d’ouguiyas (MRU).
De plus, l’exécution du budget a atteint 58,9 milliards d’ouguiyas (MRU), ce qui représente une augmentation de 4,8% par rapport aux prévisions. S’agissant des dépenses effectuées, elles ont atteint 47,8 milliards d’ouguiyas (MRU), soit 97,25% de la prévision.
Avant de finir, le ministre a précisé que le contenu de la loi de règlement va s’améliorer dès la mise en œuvre du nouveau cadre, en 2023. Il a souligné que le système comptable, qui fait partie dudit cadre, permettra d’obtenir des informations de qualité et complètes.
A son tour, le ministre de l’Emploi, est revenu sur les grandes lignes du projet de décret portant changement de la dénomination et réorganisation de l’Agence de Promotion de l’Emploi des Jeunes (ANAPEJ), adopté par le Conseil des ministres. Dans ce sens, il a souligné que l’agence change de nom, et devient « Agence nationale d’Emploi » avec pour objectif de renforcer l’égalité dans l’accès à l’emploi en mettant en lien les chercheurs d’emplois et les potentiels employeurs.
La réorganisation de l’agence vise également à favoriser l’accroissement de l’accès des jeunes et des femmes au marché du travail, notamment à travers le pôle « conseils ». Ce service permettra, selon le ministre, de mettre toutes les chances du côté du chercheur d’emploi.
Ainsi, les candidats seront orientés vers les secteurs porteurs et ceux qui en ont besoin, vers des institutions de formation professionnelle pour s’adapter aux nouvelles exigences du marché de l’emploi. A côté de cela, l’agence continuera d’encourager l’entreprenariat et la réduction des disparités territoriales d’emploi.
Enfin, le ministre a expliqué que le travail qui est menée en ce moment, permettra d’avoir des données fiables sur l’état du chômage dans le pays.
De retour au pupitre, le ministre de l’Education nationale, a annoncé que le gouvernement a décidé de repousser la réouverture des classes au 11 janvier prochain. Cette décision résulte de l’évaluation de la situation de la pandémie qui sévit toujours.
Il a également déclaré, que dans le cadre du programme élargi Awlewiyati, une aide de 1,5 milliards d’ouguiyas est prévue pour les établissements d’enseignement privé. L’objectif étant de les soulager en cette période difficile. Les établissements qui répondent aux critères pourront déposer leurs dossiers.
En outre, le ministre a indiqué que la deuxième vague est plus intense que la première, d’où la décision de repousser la reprise des cours et le maintien des mesures qui étaient déjà en vigueur. Et, pour finir, il a tenu à rappeler que le respect des gestes barrières est primordial, pour limiter la propagation du virus.