L'opinion publique a accueilli avec réjouissance et grand espoir, le discours du président de la République Mohamed Ould Cheikh Ghazouani, annonciateur du tout nouveau programme appelé "le décollage économique ", doté d’un financement exclusif mobilisé sur fonds propres de l'Etat mauritanien, d’une enveloppe financière de plus de 200 milliards ouguiyas.
Bien que ce programme soit qualifié de bond qualitatif dans l’interaction avec les attentes et les préoccupations des citoyens, de tentative sérieuse de surmonter les titubations du retard structurel (économique et social), il n’en demeure pas moins, que le plus important dans ce vaste chantier, est l’appel lancé par Son Excellence, dans lequel il dit :«l’ensemble de nos forces vives, partis politiques, Organisations Non Gouvernementales et médias, doivent jouer entièrement leur rôle en matière de contrôle et de suivi afin de contribuer au respect des règles d’une bonne gouvernance solide et efficace ».
Partant de cette sollicitation franche et pleine de signification provenant du plus haut sommet de la pyramide Etat, nous avons décidé, au sein de l’Agence nationale Al Wiam d’Information, d’attirer l’attention du Président de la République et des responsables de ce projet inédit, sur le constat fait selon lequel, le lancement du programme visant le décollage économique, est voué à l’échec, tant que la responsabilité de la gestion de la vitrine de gestion du pays relève des « incompétences » des vestiges de la décennie des grandes malversations et corruptions sans frontières.
L’opinion publique mauritanienne n’est toujours psychologiquement pas réconfortée et rassurée sur le devenir des projets, aussi grands soient-ils, tout en voyant quotidiennement le dragon de la décade perdue assis à jamais sur la poitrine de l’Etat.
C’est d’autant vrai que la SNIM agonise et que ses autres et nombreuses consœurs sont soient alitées, soient mourantes.
L'une des conditions du « Take-Off » est sans nul doute, la perception que l'opinion publique se fait des améliorations radicales dans le reste des dossiers et des secteurs, sinon elle ne les verra que comme faisant partie de la gestion confuse qui règne dans de nombreux domaines.
Laisser les épidémies détruire à petit feu le cheptel, loin de tout plan d'urgence bien ficelé, pour y faire face, est considéré comme étant un véritable revers pour le secteur de l’agriculture.
L’incapacité de construire des barrages et des digues, afin de parer aux crues du fleuve sur les récoltes agricoles représente également un échec cuisant des politiques de développement rural.
Ceci, sans parler du manque de sérieux nécessaire, de promptitude et de stratégies de prévention scientifique visant à lutter contre les épidémies du coronavirus et de la fièvre hémorragique.
Ce qui est perçu aussi comme étant un fiasco des politiques sanitaires menées dans le pays.
La fuite du sujet de la langue arabe dans les récents examens du concours d’entrée en première Année du Collège et la recrudescence de la culture de la tricherie, avec la bénédiction de tous, se greffent par ailleurs à cette série de revers qui caractérisent le secteur de l'éducation.
Il convient de noter ici qu’il ne s’agit pas de dresser des réprimandes à l’encontre des ministères du développement rural, de la santé et de l’éducation, mais bien au contraire, de donner des exemples édifiants sur la stagnation qui entrave le lancement des plans de réforme d’une part, et de manière indirecte, les niveaux pratiques et morales du programme de "décollage" d’autre part, tant que l'opinion publique le scrute à partir des réverbères des autres départements.
Le programme de relance économique ne donnera pas en conséquence et en dépit de son importance considérable, ses fruits escomptés, tant que les coulisses gouvernementales ne sont pas assainies de fond en comble des séquelles de la gestion antérieure, de la lenteur et de la paresse de la nouvelle gestion au niveau de certains départements, des vestiges et crottins de la décennie, dont la parenthèse s’est définitivement refermée sans regret.